Kosovo map

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Kosovo in Balkans

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Presentation:

WHY THIS BLOG ? The population of Kosovo is mainly made up people of less than 30 years (with an average age of 28 years), thus the question of youth is central. Unfortunately, Youth of Kosovo doesn't have a lot of opportunities to travel around Europe, and thus young people are quite isolated. There is a lack of information about this Youth. It is thus a question of breaking the insulation of the young people of Kosovo with Europe and vice versa. How are the young people of today located? Which place do they occupy in Kosovo and how do they project themselves? What kinds of interests they have? What kind of problems they are confronted to? Which plans for the future for the young people? Which advisabilities of partnerships in Kosovo are there?

GENERAL INFORMATION: Kosovo is a territory in becoming and in rebuilding, the phase of transition which it crosses in an after-war context, has fundamental consequences on youth. Around 70 % of the 15-24 years’ people are touched by unemployment (the general unemployment rate is 47%). But youth, thanks to its importance demographic but also to its commitment in voluntary work , represents a dynamics for Kosovo.

Service Volontaire Européen au Kosovo


«La jeunesse, c’est le facteur-clé de l’intégration européenne»

Partir à l’étranger en Service Volontaire Européen était un souhait profond depuis longtemps. Je me reconnais dans ses valeurs : démocratie, interculturalisme, développement, engagement, citoyenneté européenne. Pourquoi dans les Balkans ? Parce que c'est une région qui sort de la guerre et qui se reconstruit. Elle fait partie de l’Europe, mais on l'a connait peu. Le Kosovo est devenu pour moi une évidence majeure car c'est un territoire en devenir où il y a beaucoup à faire.[1]

Passé le long chemin pour trouver une structure d’accueil dans les Balkans (manque de visibilité du tissu associatif et d'information sur la jeunesse), le contact avec l’Agence de la Démocratie Locale du Kosovo (ADL) basée à Gjilan/Gnjilane, a été établi par le biais du Salto Youth SEE[2]. L’ADL est notamment le « point info contact » du Programme Jeunesse en Action au Kosovo. Ses actions permettent de développer la démocratie locale et la société civile en travaillant sur le terrain.
Ce projet de SVE est centré sur la jeunesse, qui n’est pas la grande priorité des leaders politiques actuellement, mais qui est pourtant une question primordiale. Le Kosovo c’est 2 millions d’habitants (majorité Albanaise, minorités Serbes, Roms, Ashkali, Égyptiens, Gorani, Turcs), où 50% de la population est au chômage, et où 60% de la population a moins de 30 ans. C'est un potentiel dynamique majeur, et les jeunes restent optimistes malgré le peu de perspectives d’avenir. Pour mieux informer l'Europe sur la jeunesse et la culture du Kosovo, je réalise des reportages écrits et photographiques sur la vie associative et culturelle locale, destinés notamment aux jeunes et aux associations européennes souhaitant développer des partenariats avec le Kosovo. Par ailleurs je participe a la mise en place d'activités culturelles francophones dans les lycées. En étant intégrée à la communauté locale, j’apprends beaucoup. L’échange entre les cultures, entre les gens, je le vis au quotidien. C'est une expérience humaine forte. Et je ressens chaque jour le sentiment d’appartenir à l’Europe, souvent bien plus qu’en France..!
A travers ce volontariat, je peux aussi m’épanouir dans mon domaine de prédilection, l’image et la culture plus généralement, puisque j'ai une licence d’audiovisuel et que je suis passionnée par la photo.
Ce SVE m'a permis de réfléchir à mon avenir : l’année prochaine je tente un Master de Politique et gestion de la culture en Europe.

Bonne lecture à tous!


Clara, 22 ans, SVE au Kosovo nov.2006/sept.2007

Pour contacter l’Agence de la Démocratie Locale du Kosovo :
Rruga Madelin Olbrijt 23
60010 Gjilan/Gnjilane
Kosovo – UNMIK
Tel/Fax: +381 (0) 280 255 39
E-mail : centre_gjilan@yahoo.fr




[1] La guerre au Kosovo a eu lieu entre fin 1998 et juin 1999; jusqu'à présent le Kosovo est administré par la MINUK (United Nations Mission in Kosovo). Les négociations sur le statut sont en cours.
[2] Salto Youth South East Europe, Resources Centre : www.salto-youth.net/see

mercredi 25 juillet 2007

"Degjo Rinine" : Un Point Ecoute Jeunes au Kosovo

Un Point Ecoute Jeunes au Kosovo : « Degjo Rinine »«

La jeunesse est une bombe a retardement… ». Cette phrase revient continuellement à la bouche de ceux qui connaissent de près la jeunesse du Kosovo car ici, avec plus de 50% de moins de 25 ans dans la population, la jeunesse, plus que n’importe ou ailleurs en Europe, est omniprésente. Si les jeunes représentent la plus grande tranche d’âge au Kosovo cela n’explique pas pourquoi elle constitue une bombe sociale ; à cette statistique démographique il faut en ajouter d’autres : 70% des 14/25 ans sont au chômage, le suicide des jeunes a sextuplé depuis 1999, la consommation de drogue et d’alcool, certes contrôlée, est toutefois en nette augmentation. Mais il y a aussi d’autre faits inquiétants qui échappent aux statistiques : ce sont les conséquences psychologiques de la guerre sur ces jeunes qui au plus fort du conflit n’étaient encore que des enfants. Si les problèmes de la jeunesse paraissent aussi plus qu’ailleurs en Europe un enjeu clé de du présent et de l’avenir ce n’est pas pour autant qu’elle est devenue une priorité politique. C’est dans un tel contexte qu’est pourtant né le projet de point d’écoute jeunesse « Degjo Rinine » de l’association Vita Kosova. « Degjo Rinine » (Ecoute la jeunesse, en albanais) offre un espace libre, gratuit et anonyme d’expression et d’information.


Pour donner aux jeunes l’opportunité d’avoir un endroit où ils peuvent s’exprimer librement

Créer un point d’écoute jeunesse au Kosovo relevait du défi. Non seulement le contexte est difficile mais il est également très défavorable à l’expression des jeunesse et tout particulièrement des jeunes filles qui sont justement l’un des publics majoritaires du centre. Pris dans la transition entre une culture traditionnelle où le père de famille règne en maître sur un clan qui doit respect et honneur à tout les membres du groupe, et une nouvelle culture de consommation où la liberté de l’individu prime sur tout, les jeunes n’arrivent plus a trouver leur place dans la société aussi facilement que leurs aînés. La notion de liberté individuelle naissante reste encore largement écrasée sous le poids des tabous, du silence et de l’honneur à préserver.

Face à cette réalité, Degjo Rinine apparaît comme un projet unique et pionnier au Kosovo mais aussi dans toute cette partie des Balkans. L’idée d’un tel point écoute a germé après guerre dans la tête de membres de volontaire français et kosovars de l’équipe de Médecins du Monde (MDM) alors active sur le terrain. Dans les animateurs actuels du projet on retrouve ses fondateurs devenus de fins connaisseurs de la jeunesse du Kosovo tels que Gazmend, Shqipe, Valbona et Fidaje. C’est à leur rencontre que je suis allée, au cours de laquelle j’ai pu apprécier leur générosité, leur spontanéité, et leur amitié. Nous avons parlé de longues heures de la jeunesse, de son histoire, de son devenir et bien sur de son présent.


Valbona n’avait que 25 ans en 1999 au moment ou le conflit armé était le plus intense. En pleine situation d’urgence elle s’était engagée dans l’équipe de Médecins du Monde. Elle m’évoque sa vision de ce qu’elle cherche aujourd’hui à faire avec Degjo Rinine : “On souhaitait poursuivre les consultations avec les gens, comme celles qu’on faisait au moment de la guerre et juste après guerre, mais cette fois pour les jeunes, car ils ne venaient pas parler pendant cette période. ». Pour elle, “Le principal objectif était et est toujours de donner une chance aux jeunes de parler librement, parce qu’ils ne sont pas ouverts à la discussion. Au Kosovo et partout dans les Balkans, le fait de discuter de soi avec ses amis ou sa famille n’est pas dans la tradition.
Les jeunes ont été traumatisés, ils ont besoin d’en parler, et puis en tant qu’adolescent, ils n’ont pas vraiment confiance en eux.
Alors un Centre avec une porte ouverte pour eux existe. Pour les aider, pour les écouter, les orienter si besoin.
»
Valbona comme sa collègue Fidaje, est infirmière et psychologue de formation. Toute deux s’occupent de l’accueil des jeunes au centre ainsi que des consultations. Shqipe est formatrice, et aide Gazmend dans le management du Point, lui-même étant aussi consultant pour le Département de la jeunesse, membre d’un groupe de travail de l’Institut National de Santé Publique.

Depuis l’ouverture en octobre 2003 de plus en plus de jeunes franchissent la porte du centre. Le bouche à oreille entre amis fait circuler l’information et la curiosité amènent nombreux d’entre eux. Le contact peut aussi être établi avec l’équipe du centre par téléphone (ligne verte), ou par mèl. La tâche d’ouvrir un tel lieu pour les jeunes n’était pas chose facile car les thèmes sur lesquels il sensibilise sont encore très tabous. « Il existe une vraie nécessité d’améliorer les conditions des jeunes. Ils ont besoin d’une place pour parler, pour être protégé. » Shqipe souligne en effet que les tabous restent un problème majeur au Kosovo, elle m’explique les différents objectifs majeurs du projet : Identification des problèmes de la jeunesse, faire de l’éducation à la Santé, informer sur l’alcool et les drogues, les MST, les grossesses non-désirées… « Au début c’était vraiment dur, reconnaît Shqipe. Dans un pays qui était conservateur et avec une éducation patriarcale, il y avait, et il y a encore beaucoup de tabous. Et la communication entre parents et enfants reste assez difficile ».

La tradition ne laisse guère de place aux jeunes pour s’exprimer librement et sans peur d’être l’objet des fameuses discussions appelées « Gosip » (ce que les gens appellent ici « les commérages »). Le fait même de parler de soi, de ses problèmes est tabou. Tout le monde se connaît au Kosovo, et tout le monde parle de tout le monde ; alors l’expression de problèmes personnels se fait rare et les plus « bavards » sont victimes de stigmatisation. Par réaction, les jeunes se referment sur eux mêmes, gardent tout pour eux, pour que cela ne se sache pas.

Pour contourner ces difficultés, l’équipe de Degjo Rinine a décidé d’adopter un autre moyen de communication inspiré par leur homologue français de médecin du monde et du Point d’écoute jeunesse de Salon de Provence (France) avec lequel Degjo Rinine est jumelée : l’information par les pairs (de jeune a jeune). Le langage devient donc compréhensif, et « Ca marche mieux ! » confirme Shqipe. « Les jeunes ont un peu plus de facilité à parler maintenant mais avec leurs pairs. Avec la famille, beaucoup de peine ! Et la situation est encore plus dure aussi dans les zones rurales. »


Les jeunes ont la liberté… mais pas de perspectives

A Degjo Rinine, on accueille, on discute, on sensibilise et on forme. On forme des jeunes sur la prévention des MST, d’usages de produits narcotiques, (drogue, alcool, tabac), qui donc eux-mêmes informent.

Au Kosovo, la période de transition entre une tradition et modernité est très rapide. Ce changement, qui est dans un sens un signe positif, amène néanmoins des phénomènes nouveaux tels que l’usage de la drogue, dont les jeunes ne connaissent pas vraiment les risques par manque d’information.


De plus les traumatismes de guerre sont très présents, mais de façon sous jacente, non dite.
Les jeunes ont été déçus et rejettent ainsi les modèles éducatifs reçus auparavant. Ils sont attirés par d’autres modèles. Ils ont leur 1er rapport sexuel beaucoup plus tôt, mais sans être informé des MST, des risques de grossesse non désirée… Le but du Centre est donc de leur donner le maximum d’information et d’éducation à la santé.

La jeunesse actuelle est aussi désorientée pour de multiples autres raisons tel l’omniprésence de la question du statut du Kosovo dans les médias locaux qui installe une pression chez les gens, et les jeunes en particulier. Ils n’arrivent pas à voir et à penser a autre chose, tout est focalisé sur l’attente du statut, qui este pour le moins incertain. L’attente, le peu d’avancées, la frustration, les traumatismes ne les aident pas à se projeter sereinement dans l’avenir. Depuis la fin de la guerre « les jeunes ont la liberté… mais pas de perspectives… » souligne Gazmend.

S’il y a une augmentation certaine du nombre d’usagers de drogues il est difficile de donner une estimation du nombre car aucune statistique n’a été faite. Cependant les usagers, jeunes, sont de plus en plus nombreux, c’est un fait. Pour autant aucun centre de réhabilitation pour ces usagers n’a été crée, ce que déplore fortement Gazmend. « Notre prochain projet est de créer un Centre de « Méthadones » pour les usagers de drogues. Il n’y a pas actuellement pas de politique d’état pour lutter contre la drogue. »

La situation assez sombre est toutefois éclaircie par un aspect de la jeunesse non négligeable, qui réside dans un optimisme et une volonté d’agir malgré tout importante, qui est porteuse d’espoir pour l’avenir du Kosovo. Une réelle politique en faveur de la jeunesse permettrait de mettre en valeur ce potentiel dynamique des jeunes, qui risquent d’aller en diminuant si les politiques ne se décident pas à les prendre en considération.

Alarmer la société civile et les institutions. Faire le lien entre le politique et le terrain. Ce sont aussi les enjeux majeurs du centre Degjo Rinine. Ainsi plusieurs sonnettes d’alarmes ont été tirées par l’équipe, sur la situation de la jeunesse, pour sensibiliser et alerter sur les risques et les problèmes qu’elle encoure.


A Degjo Rinine, il y aussi la volonté profonde de faire évoluer les mentalités sur le fonctionnement des ONG. Gazmend m’explique en effet « la nécessité de promouvoir le changement dans les politiques des associations. » « Les locaux doivent prendre les responsabilités. Par exemple le but de Vita Kosova est de prendre en charge la jeunesse, de faire pression sur les institutions, d’identifier les problèmes de la jeunesse, d’alarmer les institutions, et de rechercher d’autres fonctionnements que d’attendre les donations ou les financements internationaux ».


L’équipe du Centre, toute issue de Médecins du Monde, travaille aussi avec des jeunes étudiants en médecine ou en psychologie, qui effectuent des stages à Degjo Rinine avec notamment Fidaie et Valbona, infirmières de formation et spécialisées en psychologie. Pendant la guerre, elles ont travaillé en clinique mobile dans les villages, avec les enfants traumatisés, les filles victimes de viol… Aujourd’hui, tous s’accordent sur la nécessité de travailler vraiment avec les jeunes, qui pendant la guerre n’ont pas suivi les consultations de MDM mais qui pourtant ont été traumatisés, et s’orientent actuellement de plus en plus vers la consommation de substance psycho actives (alcools, drogues, tabac…)










...Ecoute la jeunesse




Dans une dynamique d’élargissement, d’autres centres Degjo Rinine ont été ouverts au Kosovo, un à Prizren, et l’autre à Gracanica (« Slusaj Mlade »), village serbe de la municipalité de Pristina où sur 10000 habitants, 3000 sont des jeunes.
Dans chaque centre sont formés des groupes de jeunes, ce qui permet d’organiser des séminaires entre jeunes, et de mettre en place des groupes de travail multiethniques, dont un a eu lieu en avril 2007 à Brezovica. L’association Vita Kosova et leur projet de Points Ecoute Jeunes ont cassé les barrières ethniques.
Cela a permis de se rendre compte que les problématiques des jeunes sont assez identiques chez les albanais et les serbes, peu de perspective d’avenir, dépression, sentiment d’enfermement… l’alcoolisme étant néanmoins plus important dans la communauté serbe.
L’objectif futur est qu’un Point Ecoute Jeunes soit présent dans chaque grande ville du Kosovo. C’est tout le bien qu’on peut leur souhaiter, au vu de la nécessité et du bienfait d’un tel Centre.


Contact du Point Ecoute Jeunes:

« Degjo Rinine » Rue Agim Ramadini
Campus Universitaire - Baraka n°1
10000 Prishtine/Pristina. Kosovo – UNMIK
degjorinin@gmail.com; degjorinin@hotmail.com
tél : +381 (0)38 245 506


Clara Guillaud

1 commentaire:

ibadete09 a dit…

Bonjour , je suis assez d'accord avec tout ce que je viens de lire . Effectivement notre KOSOVO a beaucoup de potentiel mais très peu de moyens , une économie pas encore lancée , une magnifique population qui ne demande qu'à pouvoir travailler mais sans perspectives , une transition pas facile entre la guerre et une société nouvelle , mais j'y crois , et j'espère qu'assez vite des portes s'ouvriront à notre pays .